Quelques nouvelles du 24

Salut les petit·es potes,

Voici quelques nouvelles d’où qu’on en est dans l’aventure de la Commun·e, au 24 rue Jean Jaurès et ailleurs.

Voici quelques temps qu’on s’est installé·es dans les nouveaux bâtiments rue Jean Jau’ et les effets se font sentir. Nous avons sécurisé, retapé et nettoyé, repeint, transbahuté et réorganisé et nous sommes bientôt prêt·es à rouvrir les portes, comme nous le faisions au 53. Nouveau lieu, nouvelle ambiance, les espaces sont moins grands mais plus chaleureux. Nous sommes en train de réfléchir à mettre en place des ateliers ouverts, des espaces de discussion et de réunion, des coins pour casser la croûte ensemble, avec les habitant·es du quartier et nos ami·es venu·es de plus loin.

L’existence du lieu est plus que jamais éphémère et sa longévité dépendra de notre capacité à le faire vivre tou·tes ensemble et à faire comprendre au plus grand nombre l’importance de ce genre de trucs. Il est possible de passer n’importe quand pour donner un coup de main ou prendre des nouvelles.

Nous continuons aussi d’aménager le jardin de la Butte aux orties et ses somptueuses cabanes afin d’en faire un espace de rencontre, de jeux et de rêves pour tout le quartier.

Bisous les lapinous,

La Commun·e

 

Le teaser du documentaire de Laure vient de sortir !

La Commun·e a l’immense plaisir de vous présenter le teaser du documentaire que Laure réalise depuis plusieurs mois en filmant les bons moments partagés ensemble, comme les passages difficiles. On y apprend que la Commun·e, c’est vraiment trop top, que nos envies de jardin datent d’il y a fort longtemps et qu’on est vachement photogéniques.

N’hésitez pas à diffuser largement ! Vivement le long-métrage et merci Laure pour ce formidable travail <3

 

Témoignage de Léa

Pas facile cette mise en mouvement. Coucher sur des pixels ses impressions et ressentis m’est
vertigineux. Ce sentiment que parler de soi est tabou. J’ai peur de paraître trop et d’être jugée alors
même que je me rends compte qu’il n’y a qu’à écouter si on en a envie.
C’est ce que je me permets de faire avec la Commune. Un espace, des habitant.e.s, des voisin.e.s,
permettant l’expression de soi possible.
Accepter de prendre de la place, c’est ce que m’insuffle ce lieu.
Ça a commencé par une affiche A4 sur la vitre du bar annonçant le carnaval, puis une autre
annonçant une soirée, les murs ont commencé à se colorer, les grilles à s’ouvrir, la végétation à
apparaître, la musique à en émaner, les costumes à défiler. Des corps en mouvement. Des corps avec
des histoires. Des oreilles pour les écouter. Des regards pour les sublimer.
Jusqu’alors je ne me sentais pas faire partie d’une ville ou bien encore d’un quartier. Je ne voyais pas
d’intérêt à cela et trouvais cela même dangereux de s’approprier un territoire. Mais je crois que je
me trompais tout simplement de mot. La propriété marquée au fer rouge dans ma tête comme seule
et unique mode de vie…
Avec la Commune, j’ai commencé à me dire que c’était agréable qu’existe un squat en plein centre
de Rezé, puis à me dire, comme il n’était pas qu’un logement, que je pouvais profiter de des espaces
et des spectacles. Un jour je me suis surprise à me dire j’habite ici, à Rezé, dans ce quartier, je le sens
et cela me procure de la joie.
Faire partie d’un territoire, vivre ici, c’est ce qui résonne à chaque fois que je passe à la Commune et
que j’ai appris à travers elle.
A l’heure où les journées sont réglées depuis notre enfance comme du papier à musique, les
voitures, les avions et le blob béton ne cessent de croître mais où de la « démocratie » participative
et les consultations citoyennes sont à l’honneur dans tous les programmes politiques pour être au
plus proche de SES citoyens et de leurs besoins, je ris.
Je ris rouge mais je ris. Et puis je pense à la Commune. Que ferait-elle face à ces incohérences?
Elle se mettrait en mouvement. Et maintenant j’en fais partie.
Léa

L’association Vivre autour de Lamour-Les Forges crée son blog

L’association Vivre autour de Lamour-Les Forges vient de se doter d’un site web. Cette association rassemble des riverain·es de Pont-Rousseau qui se sentent concerné·es par la vie de leur quartier et souhaitent avoir leur mot à dire dans son évolution.

Elle a notamment mis en évidence les problèmes d’eaux souterraines liés à la bétonisation autour de l’îlot Lamour-Les Forges. Elle participe aussi à la vie du quartier et aux différentes initiatives collectives de ses habitant·es.

Report d’un an des travaux au Carnet

Les travaux d’aménagement préparant l’extension du grand port Nantes-Saint-Nazaire sur la rive sud de l’estuaire de la Loire sont repoussés d’un an. Ce délai va permettre de renforcer la lutte et de continuer à s’organiser pour lutter contre toutes les bétonisations imposées de part et d’autre de la Loire.

Merci aux zadistes du Carnet qui ont permis de mettre sur la place publique un projet destructeur et imposé dont le vernis écologique ne trompe plus grand monde ! On vous souhaite un bon confinement sur l’estuaire ! <3

Soutien à Sully du Village du peuple, victime d’acharnement policier et judiciaire

Le jeudi 15 octobre, au milieu d’une longue série d’expulsions précédant la trêve hivernale, les forces de l’ordre s’en sont pris au Village du peuple de Donges. Ce lieu de solidarités, cœur d’une lutte écologique contre un projet de zone industrielle a été cerné par plus de 300 gendarmes accompagnés d’un hélicoptère, de drones et d’engins de chantier. Une façon pour le ministre de l’intérieur de montrer les muscles face aux nombreuses luttes écologistes et anticapitalistes de l’ouest de la France.

Les autorités ne se sont pas contentées de raser une grange magnifique et des habitations qui abritaient de nombreuses initiatives d’entraide permettant à des personnes de se loger, se vêtir et se nourrir. Elles s’en sont aussi pris à notre camarade Sully, qui a été la cible d’un acharnement policier alors qu’il se tenait pacifiquement sur une barrière.

En plus de ces violences, il subit depuis l’expulsion un acharnement judiciaire avec une inculpation pour rébellion et un placement en détention jusqu’à son jugement prévu le 26 novembre. Une cagnotte permet de le soutenir et d’améliorer les conditions de sa détention.

Soutien à tou·tes les militant·es écologistes incarcéré·es ! Vive le Village du peuple !

Poésie en soutien à la Commun·e

Vivre sa vie
Liberté chérie
Utopie vaine
je traine ma haine
Écrire
Pour dire
Liberté d’exister
Être acceptée tel que l’on naît
Avec fierté se présenter
Être reconnu pour ce que l’on est
La liberté n’est pas calquée
Sur nos réalités
La liberté c’est dessiner
En couleur sur le pavé
La liberté c’est vouvoyer
Les autres entités
La liberté c’est tutoyer
 le bonheur partagé
La commune
Sous la lune
Brille pour toi
Petite étoiles
Accroche toi
La liberté
D’imaginer
De proposer
De partager
Prendre un détour
Au coin d’une cours
Regarder pousser
Les fleurs de pavés
Abri bus
Abris Guss
Cirqu’évolution
Pas bidon
Terrorisme
T’es trop triste
Pour voir passer
La liberté
L’inachevé
Échevelé
Ce fait la belle
Pour l’appel
Peau d’Ame

Rencontre entre les intercollectifs du quartier Pont-Rousseau et la mairie de Rezé – Le 23/10/2020

La veille de cette rencontre sollicitée avec le maire de Rezé Citoyenne, Hervé Neau, nous nous sommes retrouvé-e-s  à 18h30 devant le 53 rue de la Commune de Rezé pour une assemblée communale de réflexion collective.
Cette assemblée nous a réjouit tous et toutes tellement elle a été surprenante, enthousiasmante, attentionnée et en tendresse humaine. Que de belles prises de paroles, entre politique et poétique … Nous avons entendu se raconter des histoires de vie dans le quartier, des habitant-e-s retisser leurs liens et relations entre l’aménagement des espaces urbains et leurs histoires de vie ; une habitante parler du marché du 8 mai comme le poumon de Rezé, une autre portant son bébé sur la hanche dire être venue dans ce quartier pour vivre des rapports humains à sa mesure, à échelle de la rencontre simple et chaleureuse… Comme dans un espace temps suspendu, nous avons pu ressentir l’affection que chacun-e a tissé  et réinvente en permanence avec son quartier : la nécessité de stopper les promoteurs immobiliers qui saccagent nos humanités en séparant, isolant, bétonnant dans l’unique but de faire fructifier leurs gains ; la nécessité d’influer sur les décisions des élus vers des projets d’aménagements publics d’intérêt général.
Une assemblée portée donc avec conviction et fermeté à ne pas être  à quémander une prise de parole à ses élus, mais en volonté d’être autrice de l’aménagement à venir de ce quartier Pont-Rousseau, Lamour Les Forges.
Une assemblée voulant être au cœur de ces décisions politiques essentielles présentes et  à-venir, non pas comme des personnes à concerter, mais comme des citoyen-e-s auteurs-trices de transformations urbaines à l’échelle humaine vers des villes accueillantes avec tous et toutes.
Quel beau moment de vie de la cité vécue ensemble… en tentation de démocratie directe, créative en volonté de peser dans l’espace public toujours à réinventer.
Mag, le 25/10/2020

Lettre de soutien d’Alain

Suite à l’expulsion  j’apporte mon soutien inconditionnel à la Commun.e de Rezé.
J’y ai trouvé un ilot de respiration, une résilience dont la ville a besoin maintenant et pour les décennies à venir.
La formule magique, inespérée, en est la suivante :
une puissance d’accueil considérable, à toutes et à tous;
une pluralité incroyable de personnes alors que notre société est très segmentée;
L’exercice d’une parole libre qui augure un renouvellement de la démocratie;
Une intelligence incroyable qui donne tout son sens à l’expression d’intelligence collective;
Une chaleur où la communauté n’est pas repliée sur elle même, dans une ouverture remise sur le tapis tous les jours
Une énergie vivante de projets, d’actions, d’événements, de reliance entre des acteurs extérieurs, redonnant de la vie au quartier, lui apportant de l’oxygène.
Une campagne en peine ville : L’affirmation d’un rapport à l’urbain aussi bien qu’à la nature dans une belle articulation.
Bref l’utopie réalisée  d’un commun de quartier exemplaire dont la ville manque
Il est de toute nécessité de déployer ce biotope humain et naturel favorable à la ville.
Le bien commun existe,  je l’ai rencontré à Rezé.
Alain ARNAUD, pour La sagesse de L’image